Thomas de Lussac, designer reconnu, a signé la< lampe détecteur de fumée de Bell and Wyson. Rencontre.

Comment est né le concept d’ampoule et détecteur de fumée ?
Bell and Wyson souhaitait créer un détecteur de fumée. L’enjeu était des rendre ce produit ressenti comme astreignant beau et désirable.
Mon travail consistait à créer un produit haut de gamme et de qualité. J’ai eu envie de lui donner à la fois une touche rétro, tout en lui ajoutant un côté futuriste. J’appartiens à une génération qui a grandi avec des néons au plafond et de belles lampes chromées très industrielles. J’ai ainsi voulu renouveler une lampe de cette époque avec une pointe d’allusion à l’univers de la science-fiction.

Comment fonctionne l’ampoule détecteur de fumée ?
Cette lampe est connectée à une application qui permet les fonctions basiques d’allumer, d’éteindre et modifier la lumière mais aussi d’assurer un contrôle vis-à-vis des infractions et cambriolages ou du feu. L’alerte feu envoie un message aux contacts listés en mémoire de l’application et définis à l’installation ainsi qu’au propriétaire de l’appareil.

Quel est le procédé d’isolation évitant au détecteur de fumée de s’enclencher quand l’ampoule chauffe ?
Par un assemblage de nano-plastiques très élaboré et protégé par un brevet. Je ne peux pas ébruiter le secret industriel ! –sourire-

Comment est née l’association entre Bell and Wyson et Thomas de Lussac ?
Bell and Wyson est une startup fondée en 2014 née de la volonté de trois amis de lier high-tech et design. La loi imposant à tous les foyers de s’équiper d’un détecteur de fumée, il semblait impératif d’associer cette contrainte à un objet esthétique et surtout de remporter le défi d’un objet connecté liant sécurité et esthétique, un dégoût surmontable par le désir !
Designer depuis plus de quinze ans, ce projet m’a été proposé avec la volonté claire de relever ce challenge.

Racontez-nous votre collaboration avec Bell and Wyson
Une expérience sensationnelle, un projet intense, nécessitant jusqu’à 100 dessins de l’ampoule, une réflexion pour intégrer les paramètres techniques autour de l’assemblage du détecteur de fumée et de l’ampoule par des nano-plastiques.

Bell and Wyson est une jeune start-up française ; ceci a-t- il influencé votre le choix de travailler avec eux ?
Assurément ! Ceci constituait un atout majeur de réussir cette prouesse permettant une augmentation de capacités créatives, une extension de réseaux importante et un progrès mutuel de nos connaissances matériaux.
De plus, le Made in France jouit d’une image fondée de créativité luxueuse, ce qui m’incite à privilégier les entreprises françaises et qui plus est les startups.

Pour vous, quel est l’intérêt de travailler avec des startups ? Envisagez-vous de développer des partenariats avec des start-ups ?
La créativité est inhérente aux préoccupations des jeunes entreprises ; la rencontre de deux univers produit un effet multipliant sur chaque projet. Je collabore quatre ou cinq fois par an avec des startups et d’accompagner leur projets afin d’assouvir mon esprit d’aventure et de concours.

Votre parcours est atypique…
Je suis titulaire d’un MBA Marketing International et suis complètement autodidacte dans le champ du design. J’ai évolué dans le secteur de la joaillerie, du luxe et encore du mobilier et de la maison. J’ai créé une agence de conseil aux PME pour l’export, dans le secteur de la décoration et du design. Puis j’ai créé mon agence de design en 2000 et j’interviens dans de nombreux projets de création dans le secteur du design qualitatif. Ce parcours varié me donne le sentiment de toujours progresser. Ce que je cherche avant tout c’est augmenter ma capacité de création.

Croyez-vous à l’importance de la French Touch dans l’économie ? A votre avis, quelles sont les perspectives de l’artisanat (et de l’artisanat d’art) en France dans les dix prochaines années ?
La France représente encore de par sa prestigieuse histoire et son artisanat traditionnel dans le monde entier l’exception du travail bien fait. Cette reconnaissance est tout à fait méritée au regard de notre artisanat et la richesse et la multiplicité de nos arts appliqués. De nombreux talents sont présents à Paris et en province. Toutefois ce secteur est malheureusement contrarié par un manque d’implication et d’investissement des pouvoirs publics. Les créateurs rencontrent de trop nombreux freins économiques sur leur parcours. De nombreux métiers sont en train de disparaître sous nos yeux sans aucune réaction politique.

En définitive, mon esprit positif tend à croire à un rebond par une nouvelle génération pleine d’idées et de volonté ! Mais une véritable campagne de développement économique et d’embauches sera nécessaire à sauver ce secteur.